L'examen du budget 97 par les députés commence, aujourd'hui, à l'Assemblée nationale. Elaboré par le gouvernement, ce projet prévoît de réduire de façon drastique les dépenses de l'Etat. Estimées à 1 552 milliards de francs, elles devraient être diminuées de 64 milliards. Pour parvenir à cet objectif, le gouvernement Juppé propose donc un plan de maîtrise, qui devraient mettre certains secteurs au régime sec. Deux-tiers des ministères devraient voir les sommes qui leur sont d'ordinaire allouées, diminuer. Ceux de la Justice, du Travail, de l'Education, ou encore de la Défense et de l'Environnement seront toutefois augmentés.

Mais parmi les méthodes proposées, certaines ne sont pas du goût de tout le monde. Quelques remarques se sont déjà faites entendre. L'UDF, François Léotard en tête, souhaite un allégement de la TVA. L'opposition a fait part de son intention de bloquer les débats et annonce qu'elle va s'engager "dans une bataille de procédure". Elle a également précisé qu'elle mettrait l'accent sur le logement social, que le gouvernement a, selon elle, écarté de ses priorités. L'ancien Premier ministre, Edouard Balladur, s'est lui prononcé pour une diminution plus forte des impôts.

Ce débat, qui s'annonce d'ores et déjà houleux, s'achèvera au plus tard le 22 octobre prochain, date ultime du vote. Le climat social, guère engageant pour le gouvernement, risque encore de se dégrader. Des grèves ont déjà été organisées, le week-end dernier, notamment dans le secteur de l'armement. La grogne devrait culminer jeudi, journée nationale de grève de la fonction publique. Les journalistes, dont l'abattement de 30% est en passe d'être supprimé, observent dès aujourd'hui un mouvement de protestation (voir notre édito). L'automne s'annonce périlleux pour le gouvernement.